Franceinfo Culture : Avant même sa diffusion télévisée, En thérapie compte quatre millions de vues sur la plateforme Arte.tv. Que ressentez-vous face à cette réception chaleureuse ?
Laetitia Gonzalez : C’est incroyable, cela fait chaud au cœur. On ne s’attendait pas du tout à cela.
Yaël Fogiel : En tant que productrices, nous croyons toujours à ce que nous faisons et nous voulons le partager avec le plus grand monde. Mais là, on ne s’attendait pas à ce que le public soit aussi large. C’est une série qui n’est pas facile, qui parle de psychanalyse, avec beaucoup de dialogues. Ce succès nous fait énormément plaisir.
Qu'est-ce qui a séduit les spectateurs, à votre avis ?
Yaël Fogiel : Il n’y a pas de recette. Mais je pense qu’on tombe à un moment où les gens ont besoin de voir ce genre de séries. Déjà, il y a la qualité : un travail et des acteurs formidables, une réunion de talents. Et dans le fond, parler des attentats, ces événements qui ont marqué la France entière, chez un psy et parler de ses sentiments, de ce qu’on a ressenti, je pense que c’est quelque chose qui fait du bien. D’entendre d’autres gens qui parlent de leur douleur. En ce moment, avec la pandémie, on vit aussi quelque chose de collectif et de très difficile donc cela nous parle. On a besoin de partager ce qui se passe dans nos têtes, dans notre intimité et notre solitude. Cette série arrive au bon moment, si je puis dire.
Laetitia Gonzalez : Il y a l’idée géniale de Hagai Levi [le créateur de la série BeTipul] au début. C’est une série qui a été adaptée dans plein de pays et qui a marché à chaque fois, donc il ne fallait pas qu’on se plante ! Hagai Levi a prouvé comment chacun peut se retrouver, dans son intimité, à travers ces personnages. Le spectateur est happé, il se projette humainement dans toutes ces histoires. On est dans la fiction mais en même temps cela résonne en nous. Ce sont des sujets universels.
Pouvez-vous me raconter comment "En thérapie" est née ?
Laetitia Gonzalez : Yaël avait découvert BeTipul très tôt, en hébreu, elle me faisait la traduction simultanée des premiers épisodes il y a quinze ans.
Yaël Fogiel : Nous connaissions l’auteur de la série, Hagai Levi, car nous avons fait plusieurs films en coproduction avec Israël. Nous avons parlé avec lui de cette série qu’on avait adorée, en lui demandant pourquoi elle n’avait pas encore été adaptée en France. Et lui-même ne comprenait pas. Il était d’accord pour qu’on essaye. Nous avons ensuite rencontré Eric Toledano et Olivier Nakache dans le cadre d’un festival. Nous avons parlé de cette série et ils ont tout de suite eu envie d’y participer. Nous avons organisé un rendez-vous avec Hagai Levi en Israël, en avril 2015, et puis c’était parti.
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